Thibaut de Saint Pol : « L'observation au service du pilotage des politiques publiques »

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Thibaut de Saint Pol
Directeur de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep)

L’Injep en partenariat avec la direction des Sports a récemment présenté les résultats du baromètre sur les pratiques sportives. Quels objectifs poursuit cette démarche d’observation des pratiquants ?

Peu de données existent pour décrire et comprendre les pratiques sportives des Français. Afin de disposer d’informations pour suivre leurs évolutions et appréhender leurs motivations, l’Injep a mis en place, en lien avec le ministère des Sports et le CRÉDOC, un Baromètre national des pratiques sportives. La principale finalité d’un tel outil est de fournir de grands indicateurs et des données de cadrage sur la pratique sportive, notamment non licenciée. Cette enquête inédite sera reconduite tous les deux ans afin de guider les acteurs dans la conduite et l’évaluation des politiques publiques menées dans ce domaine.

Même si les thèmes d’observation diffèrent, peut-on tirer quelques enseignements ou tendances d’une comparaison des résultats du baromètre 2018 avec les précédentes enquêtes sur les pratiques sportives réalisées en 2010 et 2000, en particulier pour les sports de nature ?

L’enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives de 2010 se fondait effectivement sur une méthode relativement différente et les comparaisons doivent être réalisées avec prudence. En particulier, le questionnement dans cette enquête permettait d’inclure plus facilement les pratiques physiques liées à des déplacements utilitaires (venir au travail à vélo par exemple), tandis que le Baromètre national des pratiques sportives est plus centré sur les activités sportives.

Le Baromètre national des pratiques sportives fait notamment apparaître que les Français font preuve d’un goût assez prononcé pour les activités physiques et sportives : ainsi, 66 % des Français de plus de 15 ans (soit un peu plus de 36 millions) ont eu une pratique sportive au cours des 12 derniers mois. Une majorité est engagée dans une pratique sportive amateur régulière et autonome : les personnes qui pratiquent leur sport principal une fois ou plus par semaine représentent la proportion la plus importante des pratiquants, soit 52 % des Français. Le bien-être et la santé apparaissent comme les premiers moteurs de la pratique sportive dans la population générale, loin devant le fait de se dépasser ou d’éprouver des sensations fortes.

Ce baromètre sera reconduit tous les deux ans afin de guider les acteurs dans la conduite et l’évaluation des politiques publiques

L’Injep a récemment réuni un comité scientifique pour une nouvelle enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives 2020. En quoi celle-ci est-elle complémentaire des démarches précédemment citées ?

L’Enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives est une opération de statistique publique de grande ampleur menée tous les 10 ans et dont la dernière édition date de 2010. La méthodologie de cette enquête, fondée sur la sélection aléatoire d’un échantillon à partir d’une base de données couvrant l’ensemble de la population française, est la plus robuste possible du point de vue statistique et permet d’obtenir des résultats plus fins et plus solides.

Ainsi, si le Baromètre national des pratiques sportives fournit de grands indicateurs à intervalles rapprochés (tous les deux ans) dans une optique d’aide au pilotage des politiques publiques, l’Enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives va permettre des analyses plus approfondies sur un échantillon plus important, permettant d’étudier les pratiques de manière plus fines.

En savoir plus

Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep)

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