Mathieu Schoendoerffer : « Outdoorvision offre un aperçu rapide et intuitif de la fréquentation que l'on peut facilement valoriser... »

Que retenez-vous de cette expérimentation ?

MS : Nous en sommes globalement satisfaits. Satisfaits de l'accompagnement du Pôle ressources national sports de nature (PRNSN) comme de la plateforme, son aspect visuel, son utilisation intuitive et tout ce qu'elle permet. D'où notre choix de poursuivre son utilisation jusqu'en 2024.

En quoi la plateforme vous est utile ?

MS : Nous, techniciens, ne sommes pas spécialistes cartographes ou statisticiens. Or l'analyse et la restitution très visuelle des traces qu'offre Outdoorvision permettent un aperçu rapide et intuitif de la fréquentation – à échelle macro comme micro – que l'on peut plus facilement valoriser auprès d’élus ou acteurs du territoire. C'est un outil de vulgarisation et de médiation des données brutes à destination d'un public non initié. Et il sera d'autant plus pertinent qu'il s'enrichira en données.

Qu'entendez-vous par-là ?

MS : Disons que, durant l'expérimentation, Outdoorvision ne nous a révélé aucune information nouvelle vis-à-vis de nos observations de terrain, ou est parfois passé à côté, en raison de données encore insuffisantes. Un exemple : il nous est arrivé, par manque de traces VTT collectées, de constater via Outdoorvision aucune fréquentation de vététistes sur un secteur que l'on sait pourtant problématique. Mais l'augmentation du volume de traces et leur meilleure ventilation par activité sportive et répartition géographique – ce sur quoi travaille le PRNSN – corrigeront ces biais de représentativité… qui ne nous ont toutefois pas empêchés d'apprécier le potentiel de la plateforme !

Avez-vous des cas d'usage concrets ?

MS : Tout à fait ! Nous travaillons actuellement sur un schéma de développement des activités de pleine nature et souhaitons le structurer autour de « camps de base », des sites stratégiques à fortes fréquentation et dynamique locale. Outdoorvision a en partie confirmé leur emplacement en indiquant les principaux points de départ sur l'ensemble du territoire. Autre exemple à Chamrousse. L'importante fréquentation nocturne du domaine par des randonneurs à ski se heurte au damage des pistes, qui représente un danger, surtout lorsque les dameuses s'aident de câble dans les pentes raides. La station connaissait grosso modo les endroits critiques. Mais en mettant en évidence les principales zones et moments de passage des skieurs et en les superposant aux secteurs damés par treuil, Outdoorvision a permis une visualisation claire du problème sur les cartes.

La préservation de la biodiversité est-elle aussi un enjeu auquel l'utilisation de l'outil peut contribuer ?

MS : Un enjeu majeur ! Le Contrat Vert et Bleu de la Région Auvergne-Rhône-Alpes nous engage à planifier des actions en faveur des continuités écologiques. Dans ce cadre, Outdoorvision nous est d'une précieuse aide pour croiser données de fréquentation et les données faunistique ou floristique dans les espaces naturels sensibles afin d'alimenter les réflexions avec nos partenaires (associations, communes, etc.). Cela peut aboutir à des préconisations conciliant activités de pleine nature et biodiversité, la création de zones de quiétude pour la faune… Nous avons par exemple étudié la fréquentation au marais des Seiglières à Saint-Martin-d'Uriage, sur la zone Natura 2000 « Cembraie, pelouses, lacs et tourbières » à Revel et Chamrousse ou sur celle du Grand Leyat à Saint-Alban-d'Hurtières.

On peut donc dire que le PRNSN a répondu à vos attentes ?

MS : Oui. On a pu compter sur son appui technique, la régularité de ses échanges et sa réactivité face à nos demandes ou retours d'expérience pour prendre en main la plateforme. Et l'intégration au Club utilisateurs était un bonus particulièrement pertinent et fécond. Le partage régulier de notre expérimentation en visioconférence avec les dix autres territoires nous a ouvert les yeux sur des thématiques ou potentialités d'Outdoorvision que l'on n'avait pas forcément envisagées. Qui plus est, cela a permis de nous mettre en réseau sur des problématiques communes et d'échanger des pistes de travail.

En savoir plus

Espace Belledonne, association qui fédère acteurs publics et privés de la chaîne montagneuse éponyme, est l'un des 11 territoires d'Auvergne-Rhône-Alpes à voir testé Outdoorvision.