Webinaire : Perspectives transfrontalières sur le développement d'offres touristiques outdoor intégrées

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L'engouement croissant du public pour les modes de déplacement doux, les enjeux liés à la transition écologique, le succès non démenti de toutes les formes de randonnée plaident pour la mise en œuvre de stratégies touristiques fondées sur l'itinérance.

Placer l'itinéraire au centre de sa stratégie de développement touristique territoriale n’est néanmoins pas sans contraintes. L’organisation des offres de services, l’implication et la coordination des acteurs sont autant d’enjeux qui deviennent rapidement complexes à mesure que l’itinéraire s’allonge, au gré des caractéristiques des territoires, des cultures locales. Acteurs publics et privés doivent développer des stratégies partagées au-delà d’un territoire donné. Lorsque les itinéraires traversent les frontières, ces problématiques sont renforcées par les barrières culturelles, linguistiques.

Organisé en partenariat avec le Réseau européen des sports de nature (ENOS) et le CREPS Auvergne-Rhone-Alpes / Centre européen des sports de nature et la Région Provence Alpes Côte d’Azur le 24 mars 2022, cet événement a été l’occasion de rassembler divers acteurs des sports de nature français et italiens autour des enjeux de tourisme itinérant et de développement territorial, de faire le point sur le projet MITO-Oudoor et les résultats de ces travaux.

Développer un espace touristique transnational intégré, retour d’expérience du projet MITO-Outdoor

Porté par cinq régions françaises et italiennes intégrées à l’espace ALCOTRA – zone géographique s’étalant du Mont-Blanc à la mer Méditerranée -, le projet de Modèles intégrés pour le tourisme outdoor (MITO) a vu le jour en 2018 et touchera à sa fin en avril 2022. Financé par le Fonds européen pour le développement régional (FEDER), ce dernier à permis de développer, au sein de cette grande région franco-italienne, un véritable marché touristique mondial désaisonnalisé.
En effet, si quelques activités outdoor y sont déjà développées, elles sont souvent uniquement connues au niveau local et, en majorité, concentrées sur le marché du ski hivernal. Forte d’un certain patrimoine naturel, environnemental et culturel, cette macro-région regorge pourtant de potentialités touristiques considérables, liées au développement des activités sportives de nature. Structurer davantage la coopération des différents acteurs en matière de gouvernance et de gestion des espaces et activités outdoor, permettrait alors à la zone ALCOTRA de se positionner comme un lieu de mobilité touristique durable, en particulier sur la grande itinérance et, ainsi, d’y engager une occupation et un développement économique pérennes.

MITO Outdoor : trois initiatives au service de l’intégration de l’offre de tourisme

Afin de satisfaire cet objectif de façon efficace, le projet MITO-Outdoor a alors été décliné en trois programmes. Si OUTDOOR OFF s’efforce à considérer tout type d’activité de nature comme véritable produit touristique, le programme EXPERIENCE OUTDOOR contribue – par une meilleure diffusion d’informations et gestion des événements sportifs - à la progressive identification de l’espace ALCOTRA comme destination touristique outdoor incontournable.

Enfin, OUTDOOR DATA à ambitionné, quant à lui, d’harmoniser l’offre touristique sur tout le territoire, par la recherche de mutualisation des connaissances, ressources et outils relatifs aux loisirs sportifs de nature. Il s’est alors agit, dès lors, d’accroître, entre les acteurs publics et privés issus des cinq régions partenaires, la diffusion d’informations en lien avec l’offre et la gestion de ces activités, tout en développant des outils numériques innovants, nécessaires au référencement des sites touristiques, à l’instar des sentiers de randonnée, de VTT, des secteurs d’escalade… A travers une telle production d’informations, ces nouveaux services visent alors à développer, diversifier et visibiliser l’offre outdoor dans la zone franco-italienne. De cette manière, ils constituent un moyen certain d’améliorer l’attractivité du territoire, en répondant aux attentes des pratiquants réguliers ou de passage.

L’itinérance en Europe : une forme de tourisme qui se développe et nécessite d’être organisée

Vélo de route ou tout terrain, randonnée pédestre, kayak, équitation, ski ou raquettes… Plus ou moins confidentielles, ces disciplines de pleine nature se développent chaque jour davantage comme des moyens de se déplacer et de découvrir, de façon éco-responsable et sportive, les régions et territoires. Toutefois, si de nombreuses vertus sont attribuées à ce type de tourisme itinérant de plus en plus attractif, les informations le concernant ne sont pas toujours accessibles et l’offre de services parfois peu adaptée.

Développer cette filière, perçue comme un marché économique en pleine expansion, est alors devenu l’un des objectifs centraux du projet MITO-Outdoor. Centré sur l’espace Alcotra, ce dernier cherche à déployer les itinérances sous différents angles (espaces de pratique, promotion des sentiers, études, diagnostics de l’offre et de la demande), en s’associant notamment à plusieurs partenaires français et italiens. Ses actions font alors écho à celles des Grandes échappées vosgiennes (GEV) – présentées lors de la réunion - qui, par la mobilisation des professionnels locaux, vise à construire une base d’offre pour les randonneurs, promouvoir les itinéraires et animer un réseau d’acteurs variés impliqués dans le secteur. Si de telles initiatives se doivent d’être valorisées, le processus n’en est qu’à ces débuts en Europe et de grands défis restent à accomplir.

Valoriser le savoir existant quant au tourisme itinérant : retour sur les résultats d’enquête

Plusieurs études ont révélé la nécessité de modifier l’offre d’itinérance pour l’adapter à un public changeant. L’heure n’est plus à la performance et à l’aléatoire mais plutôt à la recherche d’une aventure maîtrisée et confortable, explique, par exemple, la chargée de mission de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ayant mené une enquête auprès de 8 000 européens. Que ce soit par la marche, le VTT ou le vélo de route, 30 % des sondés se déclarent en effet enthousiastes à l’idée de pratiquer un tourisme itinérant répondant à ces critères – ce qui est, pour l’instant, loin d’être le cas.

Le même constat est d’ailleurs dressé par la responsable du tourisme de la Région Piémont, revenant sur la cartographie et l’enquête de satisfaction réalisées en lien avec les services offerts autour de l’Alta Via del Sale (restauration, hébergement, événements culturels et sportifs, etc.).

La nécessité de regrouper les acteurs et d’accroître l’accessibilité des informations relatives au tourisme itinérant

Afin de répondre à ces nouvelles envies, les participants à la conférence, issus des secteurs publics et privés, se sont alors accordés sur le besoin de se regrouper et de coordonner leurs actions. L’idée de mettre en place une plateforme unique rassemblant les propositions d’itinérances et les acteurs impliqués a, par exemple, été évoquée. Au-delà de cette mise en commun, le développement du tourisme itinérant passe également par des innovations, une meilleure accessibilité des informations et une hausse des outils de suivi. Cela devrait notamment être permis par les dotations financières de l’Union européenne en ce sens et la poursuite des discussions similaires à celles engagées au cours de ce webinaire particulièrement intéressant.

Rediffusion du webinaire